Gérald de Galles

 

Gérald, archidiacre de Brecon, visita le pays de Galles en 1188, en compagnie de l'archevêque de Canterbury, à la recherche d'appuis pour les croisades. Le compte-rendu écrit du voyage (Itinerarium Cambriae) comporte des renseignements précieux sur l'époque, avec des aperçus fascinants sur les de Braose.

Trois versions du journal de voyage de Gérald ont survécu, chacune offrant une image différente de Guillaume de Braose. La première évoque le meurtre barbare des princes Gallois à Abergavenny, bien que Gérald laisse planer quelques doutes en ce qui concerne l'étendue de la responsabilité de Guillaume. Selon la seconde version, et après la mort de quelques personnages clefs de l'histoire, Guillaume avait profondément impressionné Gérald en tant qu'ami et bienfaiteur. Nous apprenons alors comment Guillaume fut impuissant à prévenir un méchant complot fomenté par Henry II et devant se dérouler sous son propre toit.

Ranulf Poer, shérif de Hereford, et Philippe, l'oncle de Guillaume, étaient du festin. Responsables des meurtres, ils avaient agi sur les ordres secrets du Roi, préconisant l'éloignement de Guillaume afin qu'il ne puisse s'opposer à leurs hommes. Ce compte-rendu relate la façon dont Guillaume fut jeté au plus profond des douves du château par les complices du shérif, judicieusement postés. Après le massacre, Guillaume fut retiré de l'eau et molesté, mais secouru par ses propres hommes sans qu'il fût blessé. Plus tard, les fils de Seisyll assassinèrent Ranulf pour se venger.

A cette époque, Gérald présentait aussi Guillaume comme un modèle de piété. Ses scribes, nous dit-on, devaient fournir une fastidieuse surcharge de travail pour ajouter de longues circonlocutions invoquant la protection divine à la fin de chaque lettre. Pour ces efforts, Guillaume leur octroyait chaque année une pièce d'or supplémentaire. "Par la grâce de Dieu" et "Au nom de Dieu" étaient les expressions favorites de Guillaume et de son épouse. Les vertus de cette dernière étaient, selon Gérald, "rares entre les femmes". Ses récits mondains des échauffourées avec les archers gallois étaient de ceux qu'un homme d'église pouvait narrer lors de ses dîners "en ville".

Bien des commentaires serviles de Gérald devaient plus au pouvoir croissant de Guillaume qu'à une admiration sincère pour son dangereux voisin. Il n'en reste pas moins que Guillaume accorde un intérêt flatteur aux écrits de Gérald et il semble qu'ils aient réellement partagé une affection mutuelle. Lorsque le temps des ambitions personnelles fut passé, Gérald écrivit plus impartialement que Dieu seul pouvait juger du sort des âmes de tels hommes.

Une autre anecdote trace un portrait encore différent de Guillaume. Le prêtre de la chapelle St Nicholas du château de Brecon eut trois visions troublantes. Chaque fois il voyait un vénérable vieillard qui le prévenait que Guillaume de Braose avait gardé par devers lui des biens destinés aux oeuvres charitables de la chapelle.

Le prêtre vint voir Gérald qui interpréta cette vision. C'était St Augustin prédisant la chute de Guillaume de Braose. "Ce qui n'est pas rendu au Christ est enlevé par imposition et ce que vous refusez à un prêtre vous le remettrez à un soldat impie", soldat impie qui s'avéra être le Roi John. (Jean sans Terre)

Llandew était la résidence officielle de Gérald le Gallois en tant qu'archidiacre de Brecon. Cette arche médiévale appartenait au palais voisin de l'Evêque. La petite église de Gérald à côté offre encore quelques traits originaux.


Le château de Brecon donne sur les Beacons, avec une belle vue sur le Siège d'Arthur. Cela fait maintenant partie de l'hôtel du château de Brecon. Le site domine le confluent de l'Usk et de l'Honddu.

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